Enseigner est l’un des plus beaux métiers du monde. Aux Éditions Maison des Langues, nous avons souhaité valoriser cette profession en vous donnant la parole. Nous recueillons régulièrement les témoignages des professeurs d’espagnol de différents horizons. Aujourd’hui, c’est Maria Paz Pizarro, professeure d’espagnol au Brésil, qui nous partage sa vocation, ce qu’elle aime dans son métier, ses rituels en classe, ses anecdotes, etc.
Si vous aussi vous souhaitez partager votre expérience de professeur d’espagnol, nous expliquer ce qui vous plaît dans votre métier, nous raconter vos anecdotes… Répondez à notre courte enquête.
Je participe
Je suis Maria Paz Pizarro, professeure d’espagnol au Lycée Molière de Rio de Janeiro, Brésil, de la 5e à la Terminale.
Je suis espagnole et j’ai toujours aimé les langues, j’en parle plusieurs. J’étais ingénieure en informatique mais quand je suis arrivée à Rio, pour épouser un carioca, le premier travail qui s’est présenté à moi était celui de professeure d’espagnol. Ce n’était pas ce qui était prévu, pourtant je peux dire qu’après plus de 20 ans comme prof d’espagnol et des études universitaires dans ce domaine, je me sens totalement en adéquation et très heureuse dans mon travail.
L’une des choses que j’aime le plus dans mon travail, c’est de voir la progression des élèves. Comme j’ai tous les niveaux de la 5e à la Terminale, j’aime voir comment les élèves progressent au fil des années. Une autre chose que j’aime beaucoup dans mes cours d’espagnol, c’est que nous pouvons traiter tous les sujets possibles, ce qui les rend assez intéressants.
Ce que je préfère enseigner à mes élèves, ce sont les aspects culturels. Je suis convaincue qu’apprendre une langue étrangère, ce n’est pas seulement apprendre quelques règles grammaticales. C’est aussi découvrir comment vivent les autres, c’est ouvrir notre esprit à ce qui est différent de nous.
Généralement, je commence les cours en rappelant ce qui a été fait pendant le cours précédent et on avance. L’une des caractéristiques des cours d’espagnol est qu’après chaque leçon et son examen respectif (toujours, compréhension et expression orale et écrite ), nous regardons un film en espagnol, toujours lié à quelque chose vue dans cette unité. Ce rituel est tellement ” institutionnalisé” que même les étudiants qui ne font pas l’espagnol connaissent le mot ¡¡PELÍCULA!! Ces films sont toujours en espagnol, au collège avec sous-titres et au lycée sans sous-titres.
En plus de 20 ans d’enseignement, j’ai effectivement beaucoup d’anecdotes. Quand j’ai commencé à enseigner à la fin de l’année, nous organisions la “semaine des langues étrangères” : les élèves faisaient un spectacle (de musique, poésie, danse, théâtre, etc.) dans les 4 langues étrangères que nous avions au lycée (portugais, anglais, espagnol et allemand). Un groupe de Première avait décidé de présenter la scène de Don Quichotte avec les moulins à vent. Ce qui est drôle, c’est que le moulin à vent était en fait un élève très grand (près de deux mètres) qui bougeait ses bras de tous les côtés. Sans faire exprès, il a donné une gifle si considérable à celui qui jouait Don Quichotte qu’il a été projeté à terre. L’élève n’a pas eu mal et nous avons beaucoup ri.
Une anecdote plus récente : cette année pour la première fois, quand nous avons travaillé sur le passé simple avec mes Troisième, au lieu de leur demander de présenter une biographie d’une personne célèbre, je leur ai demandé de présenter la biographie d’un de leurs grands-parents. Ils ont fait un travail super intéressant et tout le monde a vraiment aimé. Le thème était un “vrai héros”. Deux exposés ont retenu mon attention : un grand-père qui a été le premier journaliste brésilien à mettre les pieds en Antarctique et un autre qui faisait partie des services secrets français pendant la Guerre froide… Super intéressant !!!
Avec mes élèves, nous regardons pas mal de films. Ceux qui fonctionnent bien sont pour le collège : Tadeo Jones, Camino hacia El Dorado, Zipi y Zape, Coco, Encanto… et pour le lycée : El club de los incomprendidos, Clara Campoamor, La mujer olvidada, Tuga, Las 2 Cataluñas… Ce sont des films avec des sujets qui font échos à ce qu’on a vu en cours précédemment.
Je pense que mon plus grand défi, après tant d’années à enseigner l’espagnol, est de ne pas tomber dans la routine et de toujours chercher des moyens d’améliorer les cours.
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